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Chapelle Santa Crouz |
Devenue
ces dernières années une escale obligée pour tous les visiteurs d’Oran,
cette citadelle attire autant de visiteurs au printemps, mais également
en été, seule période durant laquelle des centaines d’émigrés profitent
de leur séjour pour s’y rendre. L’un des aspects recherchés par
certains qui viennent au pays c’est ce côté spirituel de certains
marabouts. Santa Cruz, ou comme se plaisent à l’appeler les Oranais,«la
Sainte Croix protégeant la ville d'Oran», perchée sur sa colline,
surplombe le port, entourant la ville d’un cercle protecteur qui veille
sur elle, jour et nuit. Santa Cruz est un fort militaire construit
réellement par les militaires espagnols lors de leur conquête d'Oran au
XVIe siècle (300 ans d'occupation) connu pour sa position stratégique en
surplombant la ville à 400 m de haut sur le mont du Murdjadjo. Il offre
un panorama unique sur le port militaire de Mers-el-Kebir. Le visiteur
est impressionné par son architecture et sa bâche d'eau qui se remplit
de pluie avec un système de distribution. Plus bas, la chapelle de la
Sainte Vierge, lieu de pèlerinage catholique, suscite la curiosité et
l’émerveillement lorsqu’on conte la traversée de la statuette de la
Sainte Vierge. L’histoire des lieux raconte que c’est l'évêque d'Oran
qui a pris l'initiative de mener en procession la statue de la Vierge
suivie par toute la ville jusqu'au sommet de la colline d'Oran, lors de
la terrible épidémie de choléra, dans les années 1847 à Oran, pour
mettre la ville sous protection. Toute la foule implorait la Sainte
Vierge pour la voir ramener la pluie par sa bonté. Suite à cette
procession, la pluie se mit à tomber à nouveau et le choléra quitta la
ville d'Oran ainsi que la région. En hommage à ces miracles, une
chapelle fut construite sur la colline au pied du fort de Santa Cruz.
Tout en écoutant cette histoire durant le trajet, une fois arrivée en
voiture au niveau du fort de Santa Cruz, le guide, souvent un
connaisseur des lieux, invite les visiteurs à emprunter à pied une piste
de quelques centaines de mètres, une sorte de pente raide qui permet la
découverte des lieux empreints d’émotion pour accéder enfin à ce lieu
idyllique. Une plaque, apposée sur la porte d'entrée, indique que le
fort espagnol, datant du XVIe siècle, a été restauré par les militaires
français en 1860. La vue est imprenable et l’on a l’impression qu’Oran
vous appartient et l’on sent que la ville est à nos pieds. Durant l’été,
ce sont les émigrés qui affluent nombreux vers ce lieu à la recherche
de spiritualité, mais également de prise de photos souvenir. Ils peuvent
ainsi s’enorgueillir que l’endroit en question se situe bien en Algérie
et semble bien conservé. Ce qui constitue d’ailleurs l’un des objectifs
de l’association Bel Horizon qui procède à des campagnes de volontariat
sur le site de Santa Cruz et à un travail de sécurisation des lieux.
Son travail ne se limite pas à cela. Elle œuvre pour la restauration des
lieux et n’hésite pas, lorsqu’il le faut, à recourir à la justice dès
qu’il s’agit d’atteinte au patrimoine culturel. S’appuyant sur la loi,
elle n’hésite pas à déposer plainte contre X, en se constituant partie
civile conformément à l’article 91 de la loi 98-04 du 15 juin 1998 qui
stipule : «Toute association légalement constituée, qui se propose par
ses statuts d’agir pour la protection des biens culturels, peut se
constituer partie civile, en ce qui concerne les infractions de la
présente loi.» Ainsi son premier dépôt de plainte a eu lieu le 3 mai
2003, au niveau de la gendarmerie, pour détérioration et subtilisation
de la pierre de taille du fort de Santa Cruz. C’est dire que la
splendeur des lieux et des vestiges attire non seulement des admirateurs
mais également des voleurs qui n’ont de cesse de subtiliser des objets
de grande valeur de ces lieux ne laissant derrière eux que perte et
désolation.
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